Une histoire qui dure

La création de la station de Biologie Végétale remonte à la fin du XIXeme siècle. En 1889, c’est le botaniste Gaston Bonnier qui a eu la volonté et l’obstination de vouloir créer un laboratoire à proximité de Paris pour offrir aux chercheurs et aux étudiants des moyens expérimentaux et des facilités de travail au contact du milieu naturel. Son choix se porta sur un terrain domanial à cinq minutes à pied de la gare, seul moyen de communication rapide à l’époque.

Construction de l’aile nord du bâtiment principal

Cette aile a été construite 10 ans après la première

 

La création

C’est par un décret présidentiel, en date du 26 février 1889, que la création du laboratoire a été actée.
Les rôles ont alors été bien définis : l’administration des Eaux et Forêts a offert le terrain. La ville de Fontainebleau s’est investie financièrement dans la construction des adductions d’eau et de gaz. Les ministères de l’Instruction publique (pour la construction et le fonctionnement) et des Finances (pour les crédits) ont participé conjointement au montage de l’opération.
L’inauguration officielle s’est déroulée un an plus tard, en présence du Président de la République, Sadi Carnot.

L’évolution des bâtiments

La construction initiale, qui date de 1889 correspondait, en fait, à la moitié du bâtiment principal tel qu’il se présente aujourd’hui. Cette première construction fut érigée en quelques mois.
Gaston Bonnier acheva son projet dix ans plus tard en faisant édifier une seconde tranche, qui se trouve dans le prolongement du bâtiment initial.  Il double ainsi ses capacités d’accueil. Au bâtiment principal ont été ajoutés successivement en 1913, 1920 et 1955 d’autres bâtiments indépendants.

Plus récemment, en 2010, le laboratoire a été entièrement rénové et en 2015, deux bâtiments d’hébergement ont été construits.

Aujourd’hui, neuf bâtiments, d’inégale importance, sont disséminés sur l’ensemble de la Station.

L’évolution des espaces verts

Les espaces verts avaient été dessinés en prenant largement en compte les préoccupations de recherche de l’époque : la connaissance appliquée du comportement des végétaux face aux difficultés de l’environnement ; les recherches liées à l’exploitation et à l’élevage des abeilles.

De larges places avaient été affectées aux recherches expérimentales sur l’apiculture. Georges De Layens y a mené, pendant de nombreuses années, des recherches sur la forme des ruches, et sur l’apiculture en général, conjointement avec Gaston Bonnier.
De grandes placettes expérimentales avaient été dessinées. Elles étaient consacrées aux recherches expérimentales développées par Gaston Bonnier.
La zone forestière de la station, majoritairement constituée de chênes sur les photos du début du siècle, est devenue une hêtraie quasiment pure au troisième millénaire.
Les dommages de la zone boisée, pendant les tempêtes de décembre 1999, sont miraculeusement peu importants, par rapport à ceux du parc où de grands arbres ont été abattus (Épicéa de 30 m, Cèdre de l’atlantique de 25 m, Tilleul à petites feuilles de 20 m). Pourtant, la zone boisée avait été nettoyée et éclaircie un an auparavant (130 arbres dangereux, avaient été abattus). On aurait pu craindre un chablis collectif ; il n’en fut rien.

Depuis maintenant une dizaine d’années une gestion différenciée est appliquée sur les espaces verts de la station, les parcelles sont donc gérer différemment en fonction de leur intérêt.
Les zones refuges ne subissent aucune tonte ni fauche pour permettre aux végétaux et aux animaux d’accomplir leur cycle de vie complet. D’autres en fauche tardive, ne sont tondues qu’après le 15 septembre afin de créer des milieux riches en biodiversité. Les parcelles accueillant des espèces rares sont entretenues de fonction très spécifique pour favoriser leur développement. Les espaces destinés à l’accueil du public sont entretenus plus régulièrement.

En 2017, cette gestion a été récompensée par l’obtention d’un label Ecojardin.

L’évolution des activités de recherche et pédagogiques

C’est dans la première moitié du 20e siècle, grâce, en partie, aux expérimentations menées sur la Station que les bases de l’écologie, de la biologie et de la physiologie végétales modernes ont été définies.
Le livre d’or de la station consigne les dédicaces des plus grands noms de la botanique, de la mycologie et de la physiologie végétale des années 1920-1950. Par ailleurs, bon nombre de grands personnages de la biologie végétale ont depuis le début du siècle, succédé à G. Bonnier à la Direction de la Station : R.Combes, M. Molliard, A. Eichhorn, J.B. Vieira da Silva et G. Bory.
A partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, progressivement, la Station perd de son rayonnement. Elle prend doucement l’allure d’une résidence secondaire à usage réservé. En effet, il est spécifié que cette structure ne peut être ouverte aux étudiants et n’est qu’un organisme de recherche. C’était, pour l’époque, une erreur fatale, d’autant plus que les orientations de recherche, dirigées prioritairement vers les aspects cytologiques et moléculaires, font retomber dans l’oubli ce bel outil d’approche intégrative de la biologie et de la physiologie des organismes végétaux. Faute de moyens, ignorée, sans activités pédagogiques, la Station voit ses activités décliner jusqu’à la partition de la Faculté des Sciences de Paris, dans les années 1970.
A cette période, l’éclatement de la Faculté des Sciences de Paris en plusieurs Universités distinctes (Paris 7-, Paris 6, Paris 11 Orsay) conduit à une redistribution des anciennes propriétés périphériques. Paris 7 reçoit en gestion et en dotation la station de Fontainebleau, Paris 6 obtient la station de Cherré et de Roscoff. A partir de 1972, la Station accueille des étudiants de DEA et des thésards en botanique et en écophysiologie végétale sous la direction du Professeur J.B. Vieira da Silva (1er directeur de la station de l’Université PARIS 7). Ces recherches, en coopération avec les pays en voie de développement, ont surtout porté sur des plantes tropicales : palmiers, cotonniers, arachides (résistance à la sécheresse), Vigna, Solanum, Atriplex (résistance à la salinité), orchidées (effet de la thermopériode). D’autres recherches ont été effectuées à la station par des laboratoires appartenant : au CNRS (faune du sol), à d’autres universités comme Paris 6 – P.& M. Curie (systématique, cytologie, biologie des lichens, mycologie, pédologie… ) ou comme l’université ORSAY – Paris 11 (dynamique de la végétation)…
Au départ en retraite du Pr Da Silva, la responsabilité de la Station est confiée à Gérard Bory, conjointement directeur du laboratoire de Physiologie de l’Arbre (Université Paris7). Les recherches qui y seront alors menées porteront principalement sur le fonctionnement des arbres en milieux urbains : effet de l’élagage, des sels de déneigement mais aussi implantation de pesticides sous écorce afin de minimiser l’impact environnemental.

Début des années 2000, la station est rattachée à la Direction Générale des Services marquant une volonté de s’ouvrir à toutes les disciplines de l’université : Lettre, Sciences et Médecine. Avec le soutien, des collectivités territoriales, elle va bénéficier d’un vaste programme de réhabilitation.

Vingt ans plus tard, c’est une structure complètement rénovée qui accueille 3726 usagers-jour/an, 80 groupes, 24 formations ….